
(le présent texte est daté du 23 septembre 2025)
Le 22 septembre 2025, la France a enfin reconnu officiellement l’existence d’un État palestinien.
C’est une décision historique, attendue, que nous réclamions depuis longtemps avec mes collègues socialistes. Une décision que j’ai saluée avec gravité et espoir.
Cet enjeu traverse les générations et a été, comme pour tant d’autres, l’une des racines de mon engagement politique. En février 2003, j’avais ainsi co-organisé une table ronde au Palais des Arts de Vannes intitulée « Le Proche-Orient : quels chemins pour la paix ? », où j’avais notamment convié mon ami Sari Hanafi, sociologue et à l’époque directeur du Centre de la diaspora palestinienne basé à Ramallah, ainsi que Uri Avnery, un journaliste israëlien, décédé en 2018, qui avait fondé le mouvement pacifiste Bloc de la Paix (Gush Shalom).
La reconnaissance par la France de l’État de Palestine intervient dans un contexte tragique : à Gaza, les civils subissent bombardements, privations et déplacements forcés. Le rapport accablant de la Commission d’enquête internationale indépendante de l’ONU, publié le 16 septembre, a nommé les choses : un génocide est en cours, perpétré par le gouvernement d’extrême droite de Benjamin Netanyahu.
Reconnaître l’État de Palestine, ce n’est pas choisir un camp contre un autre. C’est affirmer un principe : le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et à vivre libres et égaux. C’est dire que la France refuse de détourner le regard face à l’horreur. C’est surtout un signal adressé à toutes celles et ceux qui, en Israël comme en Palestine, croient en une paix fondée sur la coexistence de deux États, dans la sécurité et la reconnaissance mutuelle.
Cet acte fort ne doit pas rester symbolique mais s’accompagner d’avancées concrètes :
• la fin immédiate des crimes de guerre à Gaza,
• la libération des otages israéliens détenus par le Hamas,
• l’arrêt de l’annexion de la Cisjordanie,
• le déploiement sans entrave de l’aide humanitaire,
• la protection des journalistes.
La France et l’Europe doivent accentuer la pression, avec notamment l’arrêt des ventes d’armes, la suspension de l’accord d’association UE–Israël ou encore des sanctions contre les entreprises complices de la colonisation en Cisjordanie.
Le droit international n’est pas négociable. Il s’applique à tous, partout. La paix ne se décrète pas : elle se construit, pas à pas. La reconnaissance de l’État de Palestine en constitue l’une des fondations indispensables.
